La nomination de Sophie Cluzel, responsable associative engagée depuis plus de 20 ans pour la scolarisation et l'accompagnement des enfants handicapés (Unapei, Fnaseph…), au poste de secrétaire d'Etat en charge des personnes handicapées, avait été bien accueillie par le monde du handicap. Une façon sans doute pour le chef de l'Etat d'afficher d'emblée l'importance accordée au sujet. On se souvient d'ailleurs que lors du débat télévisé de l'entre-deux tours de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron avait choisi de consacrer les deux minutes "carte blanche" de temps de parole à la scolarisation des enfants handicapés. Une visibilité renforcée par le fait que le gouvernement ne compte pas, du moins pour le moment, d'autre secrétaire d'Etat dans le champ du social, un vaste champ entièrement confié à la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn. Par le fait, aussi, que comme les autres secrétaires d'Etat, Sophie Cluzel est directement rattachée au Premier ministre. Ce rattachement "est le gage de la priorité que le gouvernement entend donner à la réponse effective aux besoins des personnes en situation de handicap, quel que soit leur handicap et leur l’âge, dans l’ensemble des réformes qu’il mettra en œuvre", assure aujourd'hui l'exécutif, la secrétaire d'Etat ayant été invitée ce mercredi 7 juin à s'exprimer en conseil des ministres.
Décloisonner, simplifier
Cette communication n'apporte guère d'annonce précise au-delà de ce que l'on savait déjà, notamment la promesse de campagne d'une revalorisation de l'allocation adulte handicapé (AAH) de 100 euros par mois. Sur ce point, le communiqué diffusé à l'issue du conseil indique simplement que "le gouvernement définira rapidement les modalités de mise en œuvre" de cet engagement.
Est de même confirmée une attention particulière à la question de la scolarisation, avec la volonté de "mettre tout en œuvre pour apporter des solutions garantissant une rentrée scolaire fluide pour les enfants concernés en septembre 2017" et avec "un chantier de rénovation de l’accompagnement" visant à "apporter des réponses aux ruptures de parcours". En notant qu'au-delà de la scolarité stricto sensu, l'importante de l'accès "aux activités périscolaires ou extrascolaires" est mentionnée.
On saura en outre que "la concertation du quatrième plan Autisme sera lancée le mois prochain".
Surtout, la communication de Sophie Cluzel entend visiblement esquisser l'état d'esprit dans lequel elle compte travailler. La question est moins d'impulser de nouvelles réformes par de nouvelles lois que de rendre les précédentes plus efficientes : "Si le cadre législatif et réglementaire français est posé, il est complexe et génère trop de fonctionnement en silo." La "boussole" du gouvernement sera de "partir des besoins individuels et de l’expertise des personnes en situation de handicap, ainsi que de leurs proches, pour bâtir des solutions collectives, et non l’inverse, en décloisonnant et simplifiant", le "fil rouge" sera "la simplification de l'accès aux droits et l'amélioration de la qualité de service", assure-t-elle, en évoquant une "concertation avec l'ensemble des acteurs et partenaires de cette politique, en particulier les collectivités territoriales".
Informer, identifier
En matière d'accessibilité, qu'il s'agisse de transports ou de logement, une idée semble mise en avant : s'il faut certes poursuivre la mise en accessibilité, il faut aussi commencer par offrir une meilleure information sur ce qui existe déjà. Il est ainsi indiqué que "pour renforcer la mobilité, 100% des trajets accessibles doivent être identifiés et cartographiés" et que "les logements adaptés doivent être systématiquement identifiés et l’accessibilité précisée pour faciliter les recherches", les bailleurs sociaux notamment devant "identifier les logements adaptés, et rendre cette liste transparente".
La secrétaire d'Etat, elle-même mère d'une enfant trisomique, a par ailleurs souhaité mettre l'accent sur l'emploi, avec de possibles nouvelles "incitations à l’embauche", sur le numérique… et sur "la qualité de vie des aidants familiaux", évoquant à ce titre "l’usure sociale et la détresse des familles".
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