Fcamp veut mettre du vert sur le bleu ! (76)

Notre ville tait trs minrale, nous avons voulu remettre de la nature en ville, autant pour des questions environnementales que socitales. Faire respirer la ville par tous les moyens, pour que les gens s'y sentent bien, pour leurs enfants et leurs enfants aprs eux. En quelques mots, Florentin Cognie, adjoint au maire en charge du

« Notre ville était très minérale, nous avons voulu remettre de la nature en ville, autant pour des questions environnementales que sociétales. Faire respirer la ville par tous les moyens, pour que les gens s'y sentent bien, pour leurs enfants et leurs enfants après eux ». En quelques mots, Florentin Cognie, adjoint au maire en charge du cadre de vie de Fécamp, résume l'enjeu, le contexte et la démarche de la politique développée par la collectivité normande depuis quelques années, et accentuée depuis le nouveau mandat, en 2020.

Cela a commencé en 2016 par le quartier dit du Parc du ramponneau (2 518 habitants sur les 18 000 que compte de la commune), classé en politique de la ville. Un grand parc paysager a remplacé une dalle au milieu d'immeubles. C'est devenu le « poumon vert » de la ville selon l'élu, attaché à ce que ce quartier, marqué par des problématiques sociales, puisse être à l'avant-garde de cette transformation.

Un juste milieu

Au début du mandat, en 2020, la municipalité, sous l’impulsion de ses édiles, Marie-Agnès Poussier Winsback puis David Roussel, a fait le choix d'étendre l'idée à l'ensemble de la commune. Le projet a d’abord visé les écoles, le cimetière avait été végétalisé lors de la mandature précédente (2014-2020), dans le cadre d’un projet porté par Gilles Cordevant, ancien technicien départemental et adjoint aux services techniques. L'école élémentaire du port est la première des écoles à être transformée. La cour est en partie végétalisée, tandis qu'à l'arrière, des arbres fruitiers sont désormais à portée de mains des enfants. Le projet s’est construit avec enthousiasme avec la direction de l’école, les enfants et la ville, en prenant en compte l’histoire des lieux : « dans le temps, les écoles, comme d’autres espaces, n’étaient pas imperméabilisés. Nous l’avons remarqué lorsque nous nous sommes plongés dans les archives du service patrimoine de la ville… Cette imperméabilisation a eu lieu pour des questions de praticité, il faut donc être modeste, car nous n’avons rien inventé en matière de désimperméabilisation. » Il fallait trouver un juste milieu avec des espaces désimperméabilisés et des espaces encore utiles à certaines pratiques sportives et de loisirs. La municipalité choisit de couper la poire en deux, en ne végétalisant qu’une partie de la cour. « Quand on part de zéro, il faut toujours trouver le juste équilibre », signale l'élu. L'essai est concluant. « La directrice est la première à nous dire aujourd'hui que cela a eu un pouvoir apaisant extraordinaire, surtout pour les enfants de CM1 et CM2 ». Ces projets sont appuyés par le programme SGREEN+ de la Banque des Territoires, qui accompagne la commune dans la mise en œuvre de sa stratégie de végétalisation (consulter la rubrique « Voir aussi », en bas de page).

Pour la végétalisation des trottoirs, la commune a testé d'abord ceux des entrées de ville. Les essais forment un premier test pour l’avenir, et renforcent la nécessité de repenser et retravailler les entrées de la ville, pour une ville durablement tournée vers la mer. L'herbe a remplacé des espaces « en état de dégradation très avancé » apprécie l'élu. Les services continuent, pas à pas, de remettre des arbres aux carrefours, ou des pots et jardinières aux abords des écoles. Ces dernières ont fait l’objet d’un plan de sécurisation et de végétalisation en 2021, après un temps de concertation dans les différents quartiers de la ville, afin d’allier sécurisation des espaces à une végétalisation pour apaiser les abords des écoles.

Une probabilité de dégradation plus faible

Après la mise en valeur du « Grand Parc » Botanica au Ramponneau, en centre-ville, c’est le « petit parc » qui est petit à petit également repensé, avec des espaces de jeux en bois, des arbres remarquables plantés et des espaces désimpérméabilisés, pour créer enfin un espace vert digne de ce nom en centre-ville. « Au-delà du lieu de mémoire que représente le petit parc, l'enjeu est d’en faire aussi un lieu de rencontre des habitants pour tous les âges », pose Florentin Cognie, partant du principe, vérifié, qu'un espace public occupé réduit les fréquentations moins désirées…

La question de la désimperméabilisation est désormais cruciale, notamment dans le cadre de la création de l’espace jules Ferry (destruction de l’ancien Institut des soins infirmiers en centre-ville, remplacé par un espace vert et des places de stationnement). À l'occasion de la rénovation de logements sociaux, la commune s’applique avec les bailleurs à ressemer des pelouses. « Quand vous mettez des moyens dans les espaces publics, la probabilité de dégradation est plus faible, bien qu’elle soit toujours présente : c’est le cas par exemple, de la réhabilitation des jeux de l’espace vert du parc de la rivière », assure encore l'élu. Qui, pour l'heure, tient tête aux railleries des plus sceptiques. « On me prédisait que les jeux installés autour des espaces verts, comme les tables de ping-pong, seraient détruits. Ils tiennent toujours, les habitants sont fiers de leurs quartiers et en prennent soin. »

Un arbre, une naissance

C’est la première année depuis une décennie que la ville connaît une légère augmentation de sa population, signe d’une part de l’impact d’une politique volontariste de la ville en matière de logement et d’habitat et d’autre part d’une attractivité renouvelée de la ville, pour son cadre de vie et l’accès aux services publics ou privés. À cette occasion, la mairie a lancé l'opération « un arbre une naissance » pour « embarquer les habitants dans le projet de transformation des espaces publics ». Le but est de « toucher tous les gens, quel que soit leur intérêt pour la question », en misant donc sur un évènement heureux. En pratique, la mairie n'égrène pas les plantations au jour le jour à chaque naissance, elle organise deux temps forts dans l'année : un samedi avant l'été et à un autre à l'automne. Toutes les familles concernées sont invitées à participer à la mise en terre d'arbres, de gros arbres jusqu'aux petits arbustes de type rhododendron, pour que les enfants puissent aussi mettre la main à la pelle.

130 arbres ont été plantés la première année, en 2022, en divers points de la ville. Une soixantaine de familles y ont participé. « Je vous assure que cela fait partie des moments rares dans la vie d'élu », confie Florentin Cognie. Plus d'une centaine d’arbres ont déjà été plantés en 2023.

Les espaces où planter des arbres ne sont pas si nombreux et la ville réfléchit donc désormais au moyen de créer des microforêts, notamment pour continuer de faire évoluer les entrées de ville et dans des quartiers de la ville encore trop minéralisés.

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