A la veille de la présentation du plan de relance qui devrait prévoir de nouveaux moyens alloués à la rénovation thermique des bâtiments, le service des données et études statistiques (SDES) du Commissariat général au développement durable (CGDD – ministère de la Transition écologique) a publié ce 2 septembre un nouveau "document de travail" qui dresse un état des lieux du parc de logements par classe de consommation énergétique. Il s'appuie notamment sur les données des diagnostics de performance énergétique (DPE) collectées par l'Ademe, qui se fondent en particulier sur la consommation énergétique annuelle d'un logement.
6,6% de logements peu énergivores
Selon cette étude, sur les 29 millions de résidences principales au 1er janvier 2018, environ 1,9 million de logements (6,6% du parc) seraient peu énergivores (étiquettes A et B du DPE). A l'opposé, "environ 4,8 millions de logements (soit près de 17% du parc) seraient très énergivores (étiquettes F et G du DPE, regroupant les logements qualifiés de 'passoires thermiques')", note le document. Celui-ci relève que ces chiffres "diffèrent sensiblement" de ceux de l'enquête Phébus (Performance de l'habitat, équipements, besoins et usages de l'énergie) réalisée en 2013, qui estimait la part des passoires thermiques à 31% du parc. Un écart qui s'explique notamment par "l'échantillon relativement restreint de l'enquête" de 2013, selon le nouveau rapport.
"Les étiquettes D et E du DPE sont les plus fréquentes (respectivement 34% et 24% du parc)", constate-t-il.
Des passoires thermiques plus nombreuses dans les départements ruraux
Les logements très énergivores se comptent davantage parmi les maisons individuelles, les petites surfaces et les bâtiments construits avant 1948. Ils se retrouvent plus dans des départements ruraux et/ou montagneux, comme la Nièvre, la Creuse et le Cantal (la part des logements énergivores y dépasse les 40%), et moins sur la façade atlantique et l'arc méditerranéen, où le climat est plus doux et les besoins de chauffage sont moins importants. Les Pyrénées-Atlantiques, les Landes et la Gironde ne comptent ainsi que 6% de logements énergivores.
Un parc social moins énergivore que le parc privé
Autre enseignement de l'étude : "le parc social est sensiblement moins énergivore que le parc privé (7% d'étiquettes F et G contre 18,7%), ce qui s'explique par une forte prévalence du chauffage collectif au gaz, ainsi que par un effort de rénovation ciblé". La part des logements très énergivores décroît aussi légèrement en fonction du revenu des occupants, passant de 19% d'étiquettes F et G pour les occupants du premier quintile (le cinquième de la population en bas de l'échelle des revenus) à 15% pour ceux du dernier quintile. "Cette variabilité modérée masque toutefois d'importantes disparités selon le statut d'occupation, prévient le rapport. Les ménages du premier quintile résidant dans le parc privé occupent ainsi plus souvent des logements très énergivores : 28% de logements F-G dans le parc locatif privé et 23% pour les ménages propriétaires contre 20% et 16% respectivement pour les 3e et 4e quintiles. Comme ils sont en revanche plus nombreux à occuper un logement du parc social moins énergivore (35% d'entre eux contre 14% pour ceux du 3e quintile et moins de 8% au-delà, la part des 'passoires thermiques' au sein de cette classe de revenus est au niveau global assez proche de celle des autres catégories de ménages."
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