Une étude menée par le professeur Thierry Dantoine, du CHU de Limoges, montre l'importance de l'impact des chutes des personnes âgées pour la collectivité. Outre les 12.000 décès annuels, elle dénombre aussi 55.000 fractures du col du fémur, avec un basculement possible vers une perte d'autonomie et une prise en charge au titre de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA), voire une admission en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Autant de situations qui ne sont évidemment pas sans impact pour les budgets des départements...
Une personne de plus de 65 ans sur trois...
Selon l'étude, une personne âgée de plus de 65 ans sur trois est victime d'une à plusieurs chutes par an. En Ehpad, les personnes âgées sont, en moyenne, victimes de deux chutes par an. Encore faut-il tenir compte du fait qu'environ 50% de ces chutes ne sont pas détectées, dans la mesure où les personnes se relèvent et cachent l'incident à l'entourage ou au personnel de l'Ehpad. Ces premières chutes sont d'autant plus lourdes de conséquences qu'après une première chute, le risque de chuter à nouveau est multiplié par vingt.
Chaque chute - avec conséquences - représente un coût compris entre 2.000 et 8.000 euros, selon les circonstances et - malgré le manque d'informations précises -, le coût total des chutes semble avoir doublé depuis une décennie, pour parvenir au total de deux milliards d'euros calculé par l'étude.
Un dispositif innovant, mais intrusif
La réponse passe, sinon par la prévention, du moins par une réaction rapide, le maintien en position allongée après une chute multipliant les risques de séquelles durables. Pendant trois ans, entre 2012 et 2014, l'étude du professeur Dantoine a donc consisté à installer, dans les unités Alzheimer de deux Ehpad, des capteurs optiques automatiques, qui restent branchés 24h sur 24 pour repérer les "situations à risques" ou les chutes éventuelles. Dans ce cas, une alerte est adressée à un opérateur qui, après analyse, prévient le personnel soignant pour une intervention rapide.
Cette méthode - qui peut difficilement être plus intrusive - est néanmoins supposée offrir un certain nombre de garanties, grâce à un cryptage des images. Selon l'étude, ce dispositif de vidéo-vigilance permettrait de diminuer le taux de chutes graves de 47%. A l'échelle nationale, ceci représenterait une économie potentielle de 72 millions d'euros par an pour l'ensemble des Ehpad. Reste à valider son acceptabilité sociale...
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