La chasse au diesel ne profitera-t-elle qu'au véhicule électrique ? Pas sûr, prédisent les spécialistes, citant à l'appui les stations au gaz carburant, de plus en plus nombreuses à ouvrir en centre-ville, alors que jusque-là elles étaient souvent perdues au fond d'une zone industrielle... Le Grand Lyon veut donner l'exemple.
Souvent limitées à une par ville, intégrées en entreprise (les centres départementaux EDF furent longtemps les premiers à les tester) ou introuvables (à Lille, les convertis se plaignent), les stations de gaz naturel pour véhicules (GNV) restent encore rares en France. Montpellier, Nantes, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Lille et Strasbourg en ont quelques-unes, Paris et Marseille aucune et une ville moyenne comme Quimper promet d'en ouvrir une l'été prochain. Ailleurs, nos voisins suisses et italiens de passage dans l'Hexagone ne se lassent pas de découvrir que des bus publics roulent dans certaines villes au GNV… mais qu'aucun véhicule de particulier ne peut s'y avitailler ! GNVert, filiale de GDF Suez, qui en distribue, recense sur son site une trentaine de stations. Et depuis peu, c'est au tour du Grand Lyon de se lancer ! Lors du salon Pollutec, qui s'est terminé le 5 décembre, le distributeur de gaz GrDF a concrétisé avec cette collectivité et l'Ademe un partenariat pour développer le gaz naturel véhicule (GNV) sur ce territoire. Un projet motivé par la nécessité d'améliorer la qualité de l'air dans les zones fortement urbaines. "Le GNV permet une réduction des émissions d'oxydes d'azote et des particules fines", défend Bruno Lechevin, président de l'Ademe. "Le Grand Lyon s'engage donc à acheter une dizaine de véhicules légers roulant au GNV et à convertir sa flotte de bennes à ordures ménagères au fur et à mesure de son renouvellement", ajoute Gérard Collomb, président du Grand Lyon. Elior, qui fournit toutes les cantines scolaires de l'agglomération, va également investir dans des camions GNV pour toutes ses livraisons. Enfin, une station GNV pour le grand public sera construite à Villeurbanne, pendant qu'une autre est en réflexion, chez GrDF, pour les poids lourds. Si, dans un premier temps, le GNV sera d'origine fossile, il sera ensuite issu de la méthanisation de la biomasse, via le projet Gaïa, dans la Vallée de la chimie. A noter, qu'un projet similaire est en cours dans la vallée de l'Arve (Haute-Savoie). Aujourd'hui, malgré l'accompagnement de la filière par les pouvoirs publics, seuls 15.000 véhicules au GNV circulent en France, contre un million en Italie. Pour orienter les collectivités intéressées, un guide fraîchement réalisé par Rhônalpénergie-Environnement (RAEE), avec le soutien de la région Rhône-Alpes, éclaire sur les conditions à réunir pour déployer plus de stations GNV.
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