L'habitat faisait partie du premier programme d'action du pays de Yon et Vie 2004-2007. "Quand les élus ont pris connaissance des résultats de cette étude purement statistique menée par le Centre d'études techniques de l'Equipement (CETE) de l'Ouest, ils ont été à la fois alarmés et dubitatifs", de l'aveu même d'Elise David, chargée de mission au pays. Car le CETE avait croisé les données du cadastre avec le fichier des foyers à faible revenu, puis avec quelques autres critères et il en concluait que le pays devait avoir au moins 1.500 logements indignes sur son territoire...
Pour en avoir le coeur net et montrer que la réalité était certainement plus complexe, il n'y avait pas d'autre solution que de vérifier concrètement sur le terrain dans quel état exact se trouvaient les logements (hygiène ou confort). Pierre Régnault, maire de La Roche-sur-Yon et président de la commission Aménagement du pays, a souhaité que le pays s'engage dans ce domaine. Composée d'élus et de représentants de la société civile, la commission Aménagement a ainsi proposé de faire réaliser des audits sanitaires et sociaux dans des logements présumés non décents. Cette mission a été confiée à l'association vendéenne d'amélioration du logement du réseau Pact Arim, qui a visité et évalué 25 logements selon une grille d'analyse validée par la Ddass, permettant d'établir un degré de décence. Bilan de ces audits : 12 logements ne sont pas "décents", 15 ne sont pas conformes au règlement sanitaire, 2 sont même insalubres (sans eau courante, vitres cassées...), 21 présentent des moisissures d'humidité excessive, 18 ont un système électrique défectueux, 8 un chauffage obsolète ou une isolation insuffisante, 2 n'ont aucun élément de confort (pas de toilettes intérieures, ni de salle d'eau) et dans 5 d'entre eux, la façon d'habiter "aggrave les désordres" (grilles d'aération bouchées, présence d'animaux, quelquefois nombreux, etc.).
L'opération se poursuit, malgré quelques difficultés
Cette opération n'en est pas restée au constat. Elle a permis de faire des préconisations aux propriétaires et de donner des conseils aux occupants, en leur expliquant la nécessité de l'aération, le danger des poêles à fuel, etc. L'opération va donc se poursuivre sur 2007/2010 avec pour objectif la réalisation de 50 audits et l'accompagnement de 15 propriétaires pour la réhabilitation de leur logement.
Parmi les difficultés rencontrées au cours de la première expérience, la mobilisation des acteurs pour le repérage s'est avérée plus ardue que prévu. Aussi, le pays a-t-il prévu de plus larges moyens pour cette phase. L'opérateur devra faire preuve de pédagogie et de persévérance pour expliquer la démarche aux professionnels de terrain (assistantes sociales, élus, infirmières ou aides à domiciles, etc.) et les faire adhérer au projet.
Mais, pour les élus, les premiers résultats sont encourageants. Les visites et les conseils au cas par cas sont la suite logique de l'enquête alarmante.
Jean-Luc Varin, pour la rubrique Expériences des sites Mairie-conseils et Localtis
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