L'OCDE a publié, le 11 septembre, son édition annuelle des "regards sur l'éducation", qui permet de mettre en exergue les principales caractéristiques de la situation française au regard des autres pays. "Les efforts du gouvernement précédent et de celui-ci vont dans le bon sens car ils mettent l'accent sur le primaire", estime Corinne Heckmann, coordinatrice du rapport annuel. Pour ce qui concerne les mesures du nouveau ministre Jean-Michel Blanquer, l'OCDE regrette le retour à la semaine de quatre jours dans un tiers des communes françaises et estime que le dispositif "Plus de maîtres que de classes" allait "dans le bon sens". Elle juge en revanche "très positive" la décision de plafonner à douze le nombre d'élèves dans les classes de CP et CE1 des quartiers classés REP.
Financement de l'éducation – L’investissement de la France dans l’éducation se situe dans la moyenne des pays de l'OCDE si l'on considère la part du public et du privé. Mais les dépenses annuelles par élève "sont plutôt faibles au niveau primaire (7.400 USD contre 8.700 USD), équivalentes à la moyenne au niveau du collège (10.300 USD contre 10.200 USD) et très élevées au niveau du lycée (13.900 USD contre 10.100 USD)".
Scolarisation des petits - "La France est l’un des quelques pays (avec la Belgique, l’Espagne, l’Islande, Israël, la Norvège et le Royaume-Uni) où la scolarisation à l’âge de 3 ans est généralisée" mais elle "ne propose de programmes d'éducation qu'au sein des écoles maternelles" [et non pas dans les crèches et autres lieux d'accueil de la petite enfance, ndlr]. Or "beaucoup de pays disposent aujourd’hui d’un système d’accueil des moins de 6 ans dit 'intégré' (...) où les personnels des différentes structures travaillent ensemble. Cette approche pédagogique commune permet d’adoucir la transition des enfants entre la crèche et l’école et d’avoir une cohérence dans leur parcours scolaire". L'OCDE regrette le fait "qu'il existe en France une césure préjudiciable entre l'accueil préscolaire et l'école".
Temps de travail – "Le nombre d’heures de cours par an en primaire est plus élevé que dans la moyenne des pays de l’OCDE (864 contre 800)". Mais le nombre moyen de jours d’école par an dans l’enseignement primaire était, sur l’année scolaire 2016-2017 (c'est-à-dire l'année où la semaine scolaire était de 4,5 jours pour tous), de 162 jours, "soit le plus bas de tous les pays de l’OCDE".
Rythmes scolaires – Corinne Heckmann a rapporté que "l'OCDE n'est pas ravie du retour à la semaine de quatre jours", retour autorisé par le nouveau ministre de l'Education nationale et mis en oeuvre par les communes dès cette rentrée par un tiers des écoles sur le territoire français. "Le choix des communes s'est basé sur des raisons financières, et on ne peut pas leur en vouloir, mais non sur le bien-être de l'enfant", a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse à Paris. Avec 4,5 jours d'école par semaine, les petits Français étudiaient déjà 21 jours de moins que la moyenne des élèves européens (162 jours en France, contre 183 de moyenne dans l'Union européenne). Et ce nombre va encore diminuer (à 144) avec la semaine de quatre jours.
Taille des classes - "La taille des classes est en moyenne plus importante que dans les pays de l'OCDE, à la fois dans l'enseignement primaire et dans le premier cycle du secondaire (23 en primaire et 25 au collège contre respectivement 21 et 23 pour la moyenne des pays de l’OCDE)". Il est indiqué que "ces différences devraient s’atténuer avec la proposition du nouveau gouvernement de diviser par deux le nombre d'élèves par classe en CP et CE1 dans les zones les plus défavorisées".
Age des enseignants - "La France a des enseignants plus jeunes que les autres pays de l'OCDE en moyenne, notamment dans l'enseignement primaire et le premier cycle du secondaire". A noter toutefois que "dans le second cycle de l'enseignement secondaire, les enseignants sont plus âgés qu'aux autres niveaux d'enseignement".
Salaire des enseignants - Le salaire moyen des enseignants est "inférieur de 9 % à la moyenne des pays de l’OCDE pour l’enseignement primaire ; il est équivalent à la moyenne de l’OCDE pour les enseignants du premier cycle du secondaire" et "il est supérieur de 7 % à la moyenne de l’OCDE pour le deuxième cycle du secondaire".
Filières pro - Le taux de jeunes scolarisés en filières professionnelles "est inférieur à la moyenne des pays européens chez les 15-19 ans" et seulement "un quart suivent des formations professionnelles combinant études et emploi, contre 32 % pour l’UE22 [les pays européens membres de l'OCDE] et plus de 85 % en Allemagne, Danemark, Hongrie, Lettonie ou Suisse". Par ailleurs, "les débouchés s’offrant aux jeunes ayant suivi une filière professionnelle sont légèrement plus limités que pour l’ensemble des pays européens (...) même si la voie de l'apprentissage semble bénéfique à l'emploi des jeunes, (...) ses conséquences sur la suite des carrières sont plus mitigées. En effet, le taux d’emploi des jeunes de 25-34 ans ayant suivi une formation combinant études et emploi chute à 45 % chez les 55-64 ans."
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