Selon une étude que vient de publier l'Insee, les Français ont effectué en moyenne 175 millions de déplacements locaux par jour de semaine (entre le lundi et le vendredi) en 2008 (+ 4,5% par rapport à 1994). Ils consacrent quotidiennement 56 minutes (une minute de plus qu'en 1994) à ces déplacements pour se rendre au travail, à l'école, pour des activités de loisirs, pour faire des courses, etc. Comme 14 ans auparavant, il s'écoule en moyenne 7h45 entre le premier départ du domicile et l'ultime retour quotidien.
Les grands changements mis en avant dans l'étude tiennent aux distances parcourues et à l'évolution du comportement des citadins. Ainsi, entre 1994 et 2008, la distance d'un déplacement local à vol d'oiseau a augmenté de 8% et le temps pour la parcourir de 4%. Si cette distance est restée globalement stable dans les grandes agglomérations de plus de 100.000 habitants, elle a augmenté de 12% en dehors, "là où la population s'est implantée plus récemment, loin des aires d'activités", indique l'étude.
Hors des grandes agglomérations, la distance pour se rendre dans les commerces et les établissements d'enseignement ont respectivement augmenté entre 1994 et 2008 de 29% et 22% et la durée du trajet de 17% et 9%. En agglomération, où l'éloignement se mesure en temps et non en kilomètres, les déplacements restant pour l'essentiel intra-communaux, la durée pour se rendre dans les commerces et les lieux d'études a respectivement augmenté de 5% et de 4%.
"Les distances domicile-travail, généralement supérieures à celles des autres déplacements locaux, continuent de s'allonger, ainsi que la durée des trajets", constate l'Insee. En moyenne, aller et revenir du travail demande près de 50 minutes à un habitant d'une grande agglomération contre 36 minutes ailleurs.
La voiture ne fait plus gagner autant de temps, souligne encore l'étude, sauf en milieu rural et faiblement urbanisé où elle reste naturellement le moyen de transport le plus utilisé avec trois déplacements sur quatre contre 5% pour les transports en commun. Dans ces zones, la part des déplacements en voiture a augmenté de deux points au détriment de la marche ou du vélo et la motorisation s'est même accrue : 68% des personnes appartiennent à un ménage comptant autant de voitures que de membres adultes (contre 54% en 1994) et la majorité des déplacements sont réalisés par un conducteur seul (58% contre 49% en 94).
Par contre, les résidents des grandes agglomérations ont abaissé leurs nombres de déplacements, notamment dans les villes-centres : cette baisse représente en moyenne un déplacement en moins tous les cinq jours. Les citadins tendent à privilégier la marche (+3 points) ou le vélo (+1,5 point), au détriment de la voiture (-5 points) et des transports en commun (-2 points). A noter que la durée des déplacements en transports en commun a encore augmenté : elle est passée de 31 à 33 minutes par déplacement en ville-centre et de 41 à 45 minutes en banlieue.
Les habitants des grandes villes sont également plus nombreux à n'aller plus qu'une fois par jour sur leurs lieux d'étude ou de travail. En 1994, 46% des écoliers et étudiants faisaient plusieurs fois par jour le trajet école-maison. Ils ne sont plus que 33% en 2008. De même les actifs ne sont plus que 30% à effectuer plusieurs fois le trajet domicile-travail par jour, contre 36% en 1994.
Anne Lenormand
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