Par un arrêté publié ce 19 avril, les ministères de l'Environnement et de l'Agriculture viennent d'autoriser l'abattage de deux loups supplémentaires pour la période 2016-2017 en complément du plafond de 36 loups fixé par l'arrêté du 5 juillet 2016. Présenté en Conseil national de la protection de la nature (CNPN) le 10 janvier dernier, ce nouvel arrêté a reçu un avis défavorable. Un second arrêté en préparation pourrait pourtant porter ce plafond à 40 spécimens.
"Il n'est pas possible d'augmenter ce plafond sans en évaluer les conséquences potentielles sur la population de loups par une évaluation scientifique comme cela a été fait pour la fixation du plafond précédent", s'alarme WWF. Même indignation dans les rangs de France Nature Environnement (FNE) : "L’Etat français conduit aujourd’hui une politique de contingentement numérique et géographique de l’espèce : ses justifications mathématico-politiques ne sont aujourd’hui plus tenables, devant les éléments scientifiques produits par ses propres services."
Pour tirer la sonnette d'alarme l'association met en lumière l'expertise collective réalisée par le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) et l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) sur le devenir de la population de loups en France à l’horizon 2025/2030.
Le panel d’experts chargé de conduire cette évaluation prospective en réponse à une commande présentée par le secrétariat d’Etat à la Biodiversité a rendu son travail le 24 mars dernier. Le rapport prône une "gestion adaptative" permettant "un ajustement des mesures en fonction de l’évaluation des effets des décisions prises antérieurement sur la population de loups". Pour les experts, "il est évident que la relation entre le nombre de loups tués et les dégâts aux troupeaux est bien trop complexe pour n’être analysée que par une simple relation de nombre". Dans le cadre d'un processus de décision évolutif, il s'agit donc de "favoriser la mise en place combinée de tous les outils disponibles visant à une population viable de loups en France coexistant avec le pastoralisme".
Référence : arrêté du 10 avril 2017 fixant un nombre supplémentaire de spécimens de loups (Canis lupus) dont la destruction pourra être autorisée pour la période 2016-2017, JO du 19 avril 2017, texte n° 7.
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