En créant les "Matinales des architectes", l'Ordre des architectes entendait "ouvrir sa réflexion pour aboutir à la coproduction de propositions sur les sujets touchant à l'architecture et au cadre de vie". Alors qu'approche le projet de loi Logement et Urbanisme, les Matinales ont mené leurs premiers travaux sur le thème du logement dans la ville. L'Ordre en produit aujourd'hui les conclusions sous la forme d'une vingtaine de propositions.
Pour les architectes, "s'il est aujourd'hui nécessaire de répondre à l'urgence de l'habitat indigne et du mal-logement, cela ne doit pas conduire pour autant à construire du logement d'urgence et à sacrifier la qualité en programmant le mal-logement de demain". Dans un document intitulé "Mobilisation pour le logement" et présenté le 16 janvier, ils identifient ainsi cinq grands axes d'action, assortis chacun d'un certain nombre de préconisations.
Le premier axe consiste à favoriser le dialogue, la concertation et la négociation, notamment en créant une instance de concertation au niveau intercommunal, chargée de valider les projets urbains globaux, ainsi qu'un pôle de compétences chargé d'accompagner les élus dans leur réflexion sur l'aménagement du territoire, la programmation ou la construction. De même, les architectes préconisent de concevoir la réglementation autour d'objectifs négociés et contractuels.
Second axe : maîtriser les coûts et prendre en compte le coût global. Ceci passe en particulier par le portage à long terme de réserves foncières au bon niveau territorial. Le troisième axe est plus original puisqu'il s'agit de pousser l'innovation, en créant une filière expérimentale chargée de mettre au point et de tester des processus de construction innovants. Celle-ci associerait - outre la profession - le secteur de la construction, les acteurs publics et les grandes fédérations du bâtiment.
Le quatrième axe consiste à "prévoir l'évolutivité du projet urbain et du logement". Pour cela, les conclusions des Matinales préconisent de limiter le caractère contraignant des règlements des lotissements, en permettant l'émergence d'un plan local d'urbanisme (PLU) intercommunal, en faisant évoluer la propriété foncière et en engageant la réhabilitation énergétique des logements sous la forme d'un véritable projet social et architectural.
Enfin, le dernier axe porte sur la clarification et la territorialisation de la gouvernance de la politique de logement et de son financement. Ceci supposerait notamment d'adapter le financement du logement social en fonction de critères qualitatifs et environnementaux, mais aussi en fonction des territoires concernés.
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