A l'origine, il y a l'objectif fixé par la loi Grenelle 1 de réduire d'au moins 7% en cinq ans la production d'ordures ménagères et assimilées (OMA). A ce titre, les conseils généraux, à travers des plans territoriaux, et les EPCI, via des programmes locaux qu'ils peuvent porter, bénéficient de soutiens financiers de l'Ademe. Le but : que la moitié de la population soit concernée par ce dispositif. "Il est atteint. Fin 2011, 45 plans territoriaux et 345 programmes de prévention ont été engagés, qui couvrent 61% de la population. L'objectif est même dépassé", se félicite-t-on à l'Ademe, qui prépare pour l'automne une nouvelle boîte à outils afin d'aider les collectivités à faire les bons choix. Celles de plus de 20.000 habitants, coeur de cible du dispositif, ont donc bien répondu à l'appel. Les dernières grandes villes à avoir lancé un programme sont Paris, Bordeaux, Toulouse et Marseille. Un bémol : des départements comme la Manche ou l'Aude ont du retard et n'enregistrent aucune opération.
Des stratégies claires, ouvertes et mesurables
Mais ces plans sont-ils efficaces ? "Au vu des premiers résultats, il ressort qu'ils le sont et que l'objectif de base de moins 7% d'OMA reste accessible", répond Frédéric Michel, du bureau d'études Intertek. Même son de cloche à Brest. "Cet objectif de 7% est parlant, il se vend bien après des élus. Pour aboutir à des résultats concrets, il faut s'appuyer sur un réseau de partenaires associatifs, tout en veillant à ne pas trop s'approprier les actions qu'ils mènent sur le territoire", conseille Claire Dubois, directrice déchets propreté à Brest métropole océane. Cette collectivité veut explorer une autre voie, celles des partenariats avec les entreprises. "Des particuliers aussi s'associent à la démarche. Ils viennent non pas parce qu'il est question de déchet mais par d'autres entrées telles que le jardinage, le compostage, le bricolage", poursuit-elle.
Pour sa part, Florian Cezard, chef de projet développement durable à l'agence eQuiNeo, recommande aussi de "déléguer la réalisation des animations à des associations avec lesquelles des conventions sont passées", et de se méfier "des actions qui peuvent fortement mobiliser mais pour un impact assez faible".
Par ailleurs, cet impact est trop rarement suivi dans le temps. Prenant l'exemple très concret d'une animation organisée en déchetterie, le chef de projet regrette que "sur place, le nom et le contact des personnes présentes soit rarement demandé, et que lorsque c'est le cas, aucun questionnaire ne soit adressé plus tard pour les questionner sur des changements de pratiques éventuelles. C'est dommage car c'est l'opportunité pour les collectivités d'enrichir leur annuaire de relais ou de personnes à informer lors de la mise en place d'autres actions".
Evaluer les changements de comportement
Pour évaluer l'efficacité des plans de prévention des déchets, l'écueil est de ne raisonner qu'en tonnages. "Ce qui est important mais difficile à mesurer, ce sont les changements de comportement", pointe Frédéric Michel. Dans ce domaine, beaucoup de progrès restent à faire.
Enquêtes, sondages, les outils existent pourtant. Le conseil général de Maine-et-Loire a eu recours à l'un d'entre eux. Un plan département de prévention y a été signé avec l'Ademe, qui prévoyait la réalisation d'une enquête auprès d'un millier d'habitants pour évaluer leur pratique des gestes de prévention. Elle a été effectuée l'an dernier et sera reconduite d'ici deux à trois ans. "Ses résultats sont instructifs. Mais l'ensemble nous a coûté plus de 55.000 euros", précise Anne-Marie Michaud, animatrice du plan départemental de prévention des déchets. "Ces enquêtes sont utiles pour hiérarchiser les actions. Le défaut est de chercher à tout savoir", conclut Marianne Bloquel, ingénieur au service Prévention et Gestion des déchets de l'Ademe.
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